Exploitation à ciel ouvert à petite échelle de placers d'or : détection, cartographie et analyse temporelle grâce à l'utilisation d'images satellite gratuites
Description
L'exploitation minière informelle à petite échelle est répandue dans de nombreux pays et fournit des moyens de subsistance à de nombreuses familles dans les zones rurales, mais avec souvent des impacts sociaux et environnementaux dévastateurs. Le processus d'extraction de l'or alluvial en Colombie, également connu sous le nom d'exploitation de placers, implique des excavations à l'aide de machinerie lourde et crée de grandes empreintes de sol nu et d'étangs miniers. La nature très dynamique de cette activité extractive et sa propagation dans les zones rurales et reculées rendent sa cartographie et son suivi très difficiles. L'utilisation des données satellitaires librement disponibles du programme Copernicus offre de nouvelles possibilités pour étudier ces activités et fournit aux parties prenantes des données intégrées pour mieux comprendre l'étendue spatiale et temporelle des activités et atténuer les zones touchées. L'objectif de ce travail est d'évaluer le potentiel des données Sentinelle-2 pour identifier les zones minières et comprendre la dynamique du changement d'occupation du sol sur une zone d'étude située à la frontière des municipalités d'El Bagre et de Saragosse dans le Bajo Cauca, en Colombie. L'étude utilise une approche de classification suivie d'un post-traitement utilisant des connaissances sur le terrain sur un ensemble d'images de 2016 à 2019. L'exploration séquentielle d'images classifiées montre la probabilité de certains changements annuels et saisonniers dans la couverture terrestre affectée par l'exploitation minière et dans la végétation naturelle. Les résultats montrent une légère réduction des zones minières détectées de 2016 à 2019. En revanche, il y a plus d'activités minières en saison sèche qu'en saison humide. Les zones excavées de sol nu ont 50 % de chances de rester en excavation pendant la période considérée ou de passer à des zones sans végétation ou à des bassins miniers. La perte de végétation due aux activités extractives correspond à environ 35 % tandis que les zones de végétation récupérées représentent 7 % du total des zones excavées en juin 2019. Une analyse des sites abandonnés à l'aide du NDVI montre que cela prend une période beaucoup plus longue que celle considérée dans cet article. pour le rétablissement naturel potentiel de la végétation. Enfin, les travaux ont été diffusés auprès des parties prenantes et du public sur MapX (https://mapx.org), une plateforme ouverte en ligne de cartographie et de visualisation de données géospatiales sur les ressources naturelles. Il s'agit d'une étude pilote qui servira de base à l'analyse de plusieurs régions du département d'Antioquia.
